[AGNÈS] Lac Manapouri, en long, en large et en travers.

Nous nous excusons pour l’irrégularité des articles d’Agnès. Les zones qu’elle a pagayées ces dernières semaines étaient très isolées, son seul moyen de communication était la balise satellite. Celle ci permettait seulement de connaitre sa position et ses déplacements. Elle a maintenant retrouvé la civilisation, elle peut donc nous faire partager ses dernières aventures en terre inconnue !

Mercredi 26 Février (du point A49 au point A50)

Le vent de Nord Ouest s’est levé dès 6 heure, soufflant rapidement à 15 noeuds. C’est donc vent de face que je navigue vers Freeman Burn Hut. Le passage du goulet Ouest est un bon entraînement pour Fiordland! La hut (gîte) est déserte, rustique mais équipée de l’essentiel: 2 grands lits superposés pouvant loger 10 personnes, 2 tables, des bancs et un poêle. Il offre ce que je viens chercher à la vue des prévisions météo de jeudi, un très bon abri pour le vent et la pluie, en revanche des sand flies et moustiques… la chambre de ma tente montée sur le lit me sauve des attaques incessantes.

Les changements de niveau d’eau sur la rive du lac Manapouri ont laissé de nombreuses laisses, parfois rectilignes, parfois en dentelle. De larges empreintes font apparaître du sable blanc parmi les cailloutis. Elles me rappellent celles que les blocs de glace échoués font en fondant sur les plages du Groenland. J’attribue celles-ci aux troncs et grosses branches déposés au gré des modifications de niveau d’eau.

Jeudi 27 Février (Point A50 et A51)

Le bruit du vent dans les arbres et montagnes est saisissant. La pluie arrive plus tard, en fines gouttes puis en torrent. La vue du lac est spectaculaire : entre les arbres, un rideau blanc uniforme remplace le lac, le ciel et les montagnes. Autant profiter de l’aubaine de cette pluie qui fait disparaître tous les insectes : bain et shampoing dans le lac sans piqûre !

La grande quantité de pluie tombée modifie le débit de la rivière, je ne pourrais pas la remonter en kayak comme prévu. Équipée des chaussons et chaussures de kayak, je pars à pied sur le track. La couleur de l’eau est passée de vert clair à jaune orangé.

Voyager seule apporte une nouvelle facette chaque jour : hier un grand manque, l’absence de réseau n’aidant pas; aujourd’hui un grand calme intérieur; tout au long de la côte sud, le plaisir intense de très belles rencontres.

Vendredi 28 Février (du point A51 au point le plus à gauche de la carte)

En route pour le bras Ouest du lac, en longeant de près la rive nord, le vent souffle encore à 15 noeuds.

Le sympathique et souriant Billy a organisé mon transfert pour Deep Cove.

Je fais connaissance avec l’équipe de bénévoles qui assistent Billy dans la maintenance de Deep Cove Education Center Hostel.

La pluie aussi fait partie du paysage de ce côté des montagnes!

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