[AGNÈS] «Clouée» à terre

Samedi 14 mars – Mercredi 18 mars

Moi non plus, je ne vous ai pas tout dit : depuis Milford Sound, quelques bobos ont évolués en infections. En particulier mon poignet, rouge et douloureux, continue à enfler et la désinfection locale ne suffit plus. Une courte visite à la pharmacie de Te Anau s’impose, même si c’est à 2 jours de navigation. La tête et les remarques du pharmacien m’incitent à ne pas repartir en pleine nature, faire comme Max, passer par la case « hôpital » située à 2h30 de Te Anau. Avec un régime antibiotique et de fortes recommandations pour l’abstinence de vie en plein air jusqu’à fermeture de la plaie et pour l‘amélioration de mon régime alimentaire, je ne repartirai pas suivre les pêcheurs à la mouche dans le bras Ouest ou Sud du lac comme prévu.

En attendant Roger qui monte en voiture à Nelson et doit passer me prendre au passage, ce qui me permettra de pagayer dans Abel Tasman, sur la côte Nord de l’Ile, j’en profite pour tester d’autres moyens de randonner.

Par une belle journée ensoleillée, j’enfourne une bicyclette, mode de déplacement de Max et Thierry, histoire de relier les 2 grands lacs sur lesquels j’ai pagayé, Manapouri e Te Anau. Sans vent, ni sac, j’apprécie la vitesse de déplacement et l’opportunité qu’offre le vélo, le temps d’admirer la rivière que longe la piste cyclable tout en variant les paysages au cours de la journée.

Toujours sans sac, j’écume les petits sentiers bordant le lac et qui me permettent de côtoyer les kiwis dans leurs activités favorites : pêche, voile, cyclisme, ornithologie… puis je m’élance sur le Kepler Track, un des fameux long Trek de Nouvelle Zélande. Huit heures trente de marche pour atteindre le sommet du Mont Luxmore (1460m) et en revenir : d’abord à travers la foret humide épaisse, puis feuillue, avant de traverser la plaine fleurie et de suivre un sentier dans un nouvel environnement entièrement minéral, dont les couleurs passent du gris au rouge puis au brun au fur et à mesure de l’escalade. J’ai la tête pleine d’images nouvelles et excitantes pour une novice de trekking : la vue 360° sur les différents sommets avoisinants et sur le lac est fabuleuse et ouvre une fenêtre sur l’infini potentiel de la Nouvelle Zélande pour les amoureux des activités outdoors.

En revanche tous les soirs, de nouveau connectée au Net, je mesure comme la situation internationale avec le Covid 19 se durcit et modifie la donne pour les projets. Le doute sur la possibilité que Hervé me rejoigne début avril plane lourdement, avec le passage en Niveau d’Alerte 3 en NZ et 4 en France. C’est la fin du voyage en kayak, il est temps de le remiser et de rejoindre Auckland, avec un passage obligatoire à Picton pour récupérer mes valises et ordinateur.

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